Exposition de Pierre verger : Tournée en Guyane , au Surinam et aux Antilles

le VENDREDI 06 MARS 2009

Exposition de clichés encore inédits réalisés par Pierre Verger sur les cultures « noir marrons » dans les années 40.

L’oeuvre photographique de Pierre Verger est aujourd’hui reconnue mondialement, tant pour ses qualités esthétiques qu’ethnographiques. Elle est, au même titre que le travail colossal mené par le photographe américain Edward Sheriff Curtis sur les « nations indiennes d’Amérique du Nord » au début du siècle passé, une tentative encore inégalée d’embrasser ce que Roger Bastide avait nommé les « Amériques noires ».
Cette expérience ethnographique, humaine et esthétique va durablement participer à la reconnaissance des « afro-américains », de leur histoire et de leur culture inextricablement liées au continent africain comme de leur poids incontournable dans la formation métissée de cultures américaines issues du choc colonial.
L’oeuvre « brésilienne » de Verger est aujourd’hui exposée dans les plus grands musées du
monde, du Musé d’Art Moderne de New-York (1939) au Musée d’anthropologie de Berlin (2004) en passant par le Musée Dapper, le Musée de l’Homme et des institutions muséographiques en Espagne (Séville), en Suisse (Lausanne), au Japon … Néanmoins, elle reste encore grandement méconnue par les populations du plateau des Guyanes qui ont pourtant nourri, dès la fin des années 40 et le commencement de l’expérience américaine de Verger, sa démarche.
L’objectif est donc de proposer aux populations brésiliennes, surinamaises et guyanaises une exposition de clichés encore inédits réalisés par Pierre Verger sur les cultures « noir marrons »
dans les années 40. A cette exposition qui se déplacera dans les villes de Cayenne, Bélem et Paramaribo, s’ajoutera le travail d’un photographe contemporain, Christophe Chat-Verre, spécialiste des cultures afro-américaines de l’ensemble du continent américain depuis une dizaine d’années, parti sur les traces de Verger, le long des fleuves au bord desquels vivent les dernières sociétés businengés du plateau des Guyanes.

 

Conçue avec la Fondation Pierre Verger, l’exposition sera inaugurée dans la ville de Cayenne (Salons de la Préfecture, ancien Palais des Jésuites, 21 avril au 10 mai 2009).
Elle tournera ensuite en Guyane (Kourou et Saint-Laurent de mai à août), avant d’être transférée dans la ville de Paramaribo, au Stichting Surinaams Museum (Fort Zelandia) et à la nouvelle institution « House of Guianas », à la rentrée de septembre 2009 où elle séjournera 2 mois et s’inscrira dans les célébrations du 5ème anniversaire du « Marron’s day » (Fête des noirs marrons instituée entre le 19 septembre et le 10 octobre). Elle clôturera enfin l’année de la France au Brésil en partant pour la ville de Bélèm (Musée des arts, MABE, octobre-décembre 2009), où elle poursuivra enfin sa route à travers le Brésil (Salvador de Bahia) dans le cadre des suites de « l’année de la France au Brésil».
Au Brésil et en Guyane, l’exposition constituera l’une des nombreuses manifestations de « l’année de la France au Brésil » en 2009, du 161ème anniversaire de l’abolition de ;l’esclavage en Guyane et du 5ème anniversaire du « Maroon’s day » au Suriname.

 

A noter enfin que l’exposition est déjà attendue aux Antilles (Martinique, Fort de France et Guadeloupe). Les organisateurs attendent  des réponses de musées  européens (Musée du Quai Branly à Paris, Toulouse et TropenMuseum à Amsterdam) en fonction de l’intérêt des institutions culturelles contactées.
Enfin, l’exposition sera viodéoprojetée sur le fleuve Maroni et en divers autres endroits enclavés comme elle l’a déjà été en avant-première dans le cadre du Festival des TransAmazoniennes 2008.
L’exposition est accompagnée, outre des rédactionnels présentant en trois langues, un aperçu anthropo-historique des cultures « noirs marrons » et de l’oeuvre de Pierre Verger, d’une version audiovisuelle des films et des photographies ramenées des sites noirs marrons visités par Verger réalisés par le photographe Christophe Chat-Verre. Par ailleurs,ce travail de re-création fera par la suite l’objet de représentations projetées par rétroprojecteur qui remonteront à leur tour les rivières businengé (Maroni, Cottica et Surinam River) dans le sens de la démarche de Pierre Verger en son temps.