Scénographies urbaines de Kamalakuli

le DIMANCHE 20 DéCEMBRE 2009

Passage Marceau,scénographies urbaines de Kamalakuli jusqu'au 31 décembre 2009 -18h00
Tout est parti d’un dialogue entre Emmanuel DURO  et Laurent SCHMiDT

Emmanuel :Tu vois, Laurent, l’exposition que j’ai présentée au Pagra Liv'kont, le 14 juillet, dans un espace dont tu avais toi-même réinitialisé les possibles, m’a donné envie d’énoncer une autre proposition pour le même lieu. Tu m’avais parlé de la maison d’à côté…

Laurent:Oui, cette façade de cendres, encore sous les feux de la malchance, les béances des fenêtres noires de suie, et puis la voûte des arbres devant, on y entend presque des farfadets, tout cela constitue un topos très serré duquel le Pagra Liv'kont ne s’isole pas, il fait partie d’un flux.

Emmanuel:Si tu le souhaites, à partir de cette situation, nous pourrions proposer une intervention, pour le 11 novembre par exemple qui est déjà une date marquée, mais une intervention qui n’impose pas un discours, un geste simple souligne plutôt cette logique de direction, de passage de la Rue Marceau.

Laurent:C’est intéressant, cette idée du passage. Cela renvoie à la question du sens de l’œuvre, quand elle ne poursuit pas l’expression d’un lyrisme ou d’une émotion personnelle, sortie arbitrairement de l’ego de l’artiste, pour s’engager plutôt dans une lecture du social, du culturel, ici de l’urbain, qui préexiste à l’œuvre. Tu me disais t’interroger sur la place de l’art en Guyane…

Emmanuel:..et tu me répondais que l’art est partout, qu’il préexiste à l’artiste. Donc l’œuvre aurait pour fonction de le repérer puis de le révéler en braquant sur lui des éclairages inattendus.

Laurent:C’est ça. Je crois que je voudrais rendre visibles les passants de la rue Marceau. Leur montrer qu’en s’engageant dans ce petit univers, leurs semelles risquent de prendre un bon coup de vent.

Emmanuel:Moi aussi je pense à un dispositif qui réorganiserait l’image du spectateur, qui deviendrait le spectacle de son propre regard, le regardeur regardé, et selon une mise en scène autogérée !

Laurent:Ces idées ne sont pas très éloignées du monde du conte, qui représente souvent le verso imaginaire de nos identités. Je crois que Franck Compper, qui nous a accueilli si chaleureusement dans ce lieu des magies intimes ne sera pas le dernier à adopter nos espiègleries..

Emmanuel:Il ne nous reste qu’à nous mettre au travail

Passage Marceau,scénographies urbaines de Kamalakuli jusqu'au 31 décembre 2009 -18h00
8, rue Marceau -Kamalakuli