Actualités de Guyane - Guyamag - Avril 2018

le MERCREDI 11 AVRIL 2018

 « Guyane Nou Gon Ké Sa »

 En mars 2017, une mobilisation sociale de quatre semaines et une grande marche historique ont rassemblé autour d’un même élan protestataire, des milliers de Guyanais. La détermination de tous a révélé une population solidaire, unie, vers un même désir, celui de voir la Guyane Dékolé, la Guyane Lévé
Un collectif de neuf auteurs, installés en Guyane, exprime dans un recueil de nouvelles,  les inquiétudes, les colères et les joies qui ont marqué à jamais cette période de quatre semaines de manifestations, de grèves et de blocages de l’économie : une approche florilège des événements et un élan d’espoirs pour un avenir meilleur pour le peuple guyanais.
Présenté au Salon du livre en mars dernier, à Paris, les lecteurs pourront retrouver l’ouvrage dans les points de vente habituels.

De bronze et d’argent

Depuis un demi-siècle, le Salon International de l’Agriculture rassemble chaque année tous les acteurs du monde agricole. A cette occasion, l’édition 2018 du Concours Général Agricole a décerné 70 médailles à des produits d’Outre-Mer, dont 26 en or : rhums, miels, bières, confitures, vanille… nombreux sont nos produits locaux qui ont eu leur moment de gloire.
Après la médaille de bronze remportée par la bière guyanaise BLAKA, le rhum La Cayennaise de la distillerie Saint-Maurice s’est distingué en remportant la médaille d’argent dans la catégorie  Rhums blancs agricole 50 °.
Pour ces produits, une médaille c'est l'assurance de meilleures ventes et une belle visibilité pour les territoires.

Des livres au cœur des quartiers

Le 6 avril, le livre sera à l’honneur : la Ville de Cayenne inaugurera la première bibliothèque en libre-service de Guyane. Le principe est simple : une boîte installée sur le domaine public permet de partager des livres. Chacun peut déposer ou prendre un livre, conserver celui emprunté ou le reposer une fois lu.
Cette inauguration s’inscrit dans le cadre de la journée internationale du livre pour enfants. En plein cœur du quartier de Mont-Lucas, cette initiative encouragera sans aucun doute au partage et au plaisir de la lecture.

Et vogue la pirogue

 La ville de Saint-Laurent-du-Maroni, labellisée Ville d’art et d’histoire, et le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine organisent des ateliers pour adultes lors du trimestre Bushinengué. Débutés en mars, deux ateliers auront lieu en avril : les 18 et 25 avril de 15h à 18h. Rendez-vous aux ateliers de fabrication de pirogue avec l'association Tamundu à la case 11 du Camp de la Transportation. Réservation au 0594 27 85 96 ou par mail : [email protected].
 

A l’école de la  citoyenneté par Julie Clerc

Vivre ensemble, une question qui résonne en ces temps de bouleversements présents et futurs, si l’on considère les conflits guerriers de ce monde et le dérèglement climatique comme autant de vecteurs qui vont puissamment recomposer les équilibres démographiques et économiques de la planète. Le vivre-ensemble, un défi quotidien, un effort de conscience, car pour bien interagir avec l’autre et faire de cette rencontre une synergie positive, il faut être en paix avec soi-même, avec son histoire et tolérer les différences de l’autre. Pour bien vivre ensemble, pas de recette donc : plutôt une démarche à adopter.

Comme nous l’ont si bien rappelé les spécialistes que nous avons rencontrés pour vous proposer ce dossier – les sociologues Alain Touraine et Patricia Braflan-Trobo, et le psychologue Raphaël Spéronel – il est ici affaire de démocratie, dont le seul fondement légitime est le respect de droits universels garants de l’équité entre citoyens. Réjouissons-nous, car dans notre pays où la république garantit pour tous les mêmes droits civiques et d’accès aux soins et à l’éducation, les bases du bien vivre-ensemble sont posées. Réjouissons-nous aussi du métissage historique, culturel et affectif, qui façonne nos départements et leur offre une incomparable capacité de rebondir. Un métissage qui « est une perfection si elle est construite dans le respect de la démocratie interne, d’équité et d’égalité, sur un rapport citoyen donc », comme le souligne Raphaël Spéronel. Le bien vivre-ensemble est un chantier colossal, d’un intérêt capital, qui peut guérir les blessures de l’histoire, réelles et imaginaires et déployer une sociabilité élargie. Alors osons, à la faveur de notre tradition d’oralité, ouvrir le débat public, confronter les opinions et faire émerger des initiatives innovantes au service du vivre-ensemble.